Sommet de Bruxelles : pas de compromis en vue sur le budget européen

Les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont entamé à Bruxelles un sommet marathon pour un grand marchandage sur le projet de budget européen pour la période 2014-2020. L'issue du sommet s'annonce très incertaine, tant les divisions sont profondes au sein d'une UE en pleine crise. Interrompus dans la nuit de jeudi à vendredi, les travaux doivent reprendre ce vendredi 23 novembre à la mi-journée.

Avec notre bureau de Bruxelles

Les chances d'aboutir à un compromis dans les 24 heures - sauf divine surprise à laquelle personne ne croit - sont voisines de zéro. A l'issue des premières discussions de jeudi soir, François Hollande et Angela Merkel ont d'ailleurs, chacun de leur côté, admis leurs doutes sur la perspective de parvenir à un accord ce vendredi.

Toute la journée de jeudi, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy s'est entretenu séparément avec les chefs d'Etat et de gouvernement, retardant le début des négociations de près de trois heures.

Les positions sont en effet encore très éloignées les unes des autres. Les vingt-sept gouvernements éprouvent bien du mal à augmenter le budget européen de façon à correspondre aux besoins communs effectifs alors qu’ils en sont, tous sans exception, à tailler dans leur propre budget national.

Résultat : une proposition amendée par rapport à celle faite il y a quelques jours et qui avait conduit un certain nombre d’Etats à menacer d’utiliser leur veto. Sur la table, il y a donc un montant global inchangé par Herman Van Rompuy : quelque 900 085 milliards d’euros sur 7 ans, bien en-dessous des demandes de la Commission, mais où les montants réservés à la Politique agricole commune (PAC) et au Fonds de cohésion seront moins réduits que dans la première mouture au détriment de la recherche.

Pour la France, cela va dans le bon sens mais c’est encore insuffisant. Et surtout, François Hollande insiste pour que la question des rabais dont bénéficient certains pays soit revue.
 

L’impopularité actuelle des institutions européennes dans l’opinion n’incite aucun Etat membre à faire preuve d’un euro-enthousiasme militant. Et puis il y a l’inconnue britannique : Londres ne soutient pas l’idée d’un gel du montant du budget 2014-2020 par rapport au budget actuel comme la plupart des autres pays mais demande - et au besoin exige - une réduction de ce montant.

Tout se passe donc comme si David Cameron espérait pouvoir exercer son droit de veto, une posture qui lui apporterait certainement l’approbation de son parlement et de l’opinion publique outre-Manche mais qui n’apporterait strictement aucun avantage dans la négociation budgétaire qui s’amorce.

Quant aux discussions sur les aides que perçoivent les uns et les autres, elles risquent de s’éterniser. C’est pourquoi la délégation française admet comme « assez probable » –c’est ce qui a été dit-, qu’aucun accord ne soit trouvé dans une premier temps, tout en soulignant qu’il faut aussi avancer vers un éventuel compromis, quitte à ce que cela nécessite plusieurs sommets.

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