Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Sur fond d'un sentiment de révolte, c'est avec un grand soulagement que les Espagnols ont accueilli la nouvelle : les banques ne jetteront plus à la rue des familles entières pendant au moins deux ans, en tout cas pour ce qui concerne « des personnes dans des circonstances d'extrême nécessité ».
En clair, il s'agit de gens sans ressources, n'ayant pas d'autre logement. L'initiative des banques fait suite à une clameur sociale sans précédent : gouvernement, partis d'opposition, association de magistrats, médias, tous estiment qu'il faut réformer dans l'urgence la législation espagnole sur les expulsions. Une législation qui dépossède de son logement toute famille ne pouvant plus rembourser son prêt immobilier mensuel mais qui, en plus, la condamne à une dette considérable, une fois le logement vendu aux enchères.
Or, avec la crise économique et un chômage qui touche un quart des actifs, d'innombrables familles se trouvent dans cette situation extrême. Depuis 2007, on estime que 350 000 foyers ont perdu leur domicile.