Avec notre correspondant à Kiev, Laurent Geslin
Comme le laissaient présager les sondages ces dernières semaines, l'opposition ukrainienne n'aura pas réussi à renverser le gouvernement dirigé par le président Viktor Ianoukovitch. Avec environ 30% des voix, le Parti des régions reste la principale force politique du pays, et grâce au scrutin majoritaire à un tour, devrait être en mesure de conserver la majorité au Parlement ukrainien.
« Le Parti des régions a gagné, cela démontre la confiance des citoyens dans la politique du président », a déclaré le Premier ministre Mykola Azarov, à l'annonce des résultats.
Malgré l'incarcération de Ioulia Timochenko, l'Opposition unie obtient un score honorable, avec environ 25% des suffrages. Les élections législatives auront cependant réservé deux surprises. Avec 15% des voix, le parti Oudar du champion de boxe Vitali Klitchko n'aura pas réussi à bouleverser la scène politique ukrainienne. Et surtout, avec près 12% des suffrages, la formation d'extrême droite Svoboda fait son entrée au Parlement.
Le président Ianoukovitch aura lui réussi son pari : remporter ce scrutin pour préparer sereinement la présidentielle de 2015.
L’opposition conteste les résultats
Malgré les affirmations de Sergeï Tigipko, le vice-Premier ministre ukrainien, qui a déclaré que le scrutin s'était déroulé sans fraude majeure, de multiples violations de la loi électorale ont été observées en Ukraine. C'est du moins ce que dénonce l'Opposition unie de Ioulia Timochenko qui prétend avoir enregistré plus de 1 000 infractions dans tout le pays.
« Des fraudes majeures ont été commises par les autorités », a déclaré Oleksandr Turchynov, un député de l'opposition. Selon lui, certains bureaux de vote sont par exemple restés ouverts après 20h dans la région de Donetsk, dans l'est du pays.
De leur coté, les 3 500 observateurs de l'organisation citoyenne Opora ont relevé de multiples fraudes, comme la présence sur les listes électorales d'électeurs ayant de fausses adresses. Les organisations internationales qui ont surveillé le scrutin devraient rendre rapidement les conclusions de leurs observations, et on peut déjà penser quelles seront négatives. Reste maintenant à savoir si elles seront suffisantes pour invalider le scrutin.