Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Sergueï Oudaltsov s’était préparé à l’éventualité d’une arrestation ; il avait même pris quelques affaires avec lui. Le chef du Front de gauche s’est déclaré surpris de ne pas avoir été interpellé dans la foulée de son inculpation. « Ils veulent m’avoir à l’usure » a-t-il déclaré à sa sortie du Comité d’enquête.
Depuis la semaine dernière, l’opposant ne doit pas quitter Moscou, son lieu de résidence. Les autorités le soupçonnent d’avoir planifié un coup d’Etat. L’enquête a été ouverte après la diffusion à la télévision d'images tournées en caméra cachée, censées prouver qu’Oudaltsov préparait un renversement du gouvernement en compagnie d’au moins deux autres opposants, qui sont eux, en détention provisoire, en attendant le procès pour « préparation à l’organisation de troubles massifs ».
Parmi ces détenus, Léonid Razvozjaev, membre du Front de gauche, qui affirme avoir été enlevé en Ukraine et avoir admis sa culpabilité sous la torture. Selon l’un de ses avocats, il entend officiellement revenir sur ses aveux et exiger une enquête sur son enlèvement.
Pour Sergueï Oudaltsov, l’heure est à la mobilisation pour soutenir les militants détenus : il annonce qu’il participera demain à une action de protestation, avec pour mot d’ordre, « contre la répression et la torture ». La mairie de Moscou a déjà prévenu qu’elle s’opposerait à toute tentative de la part de l’opposition d’organiser une manifestation interdite.