Cela fait plus de 17 ans que des familles pleurent leurs victimes, à Srebrenica et dans des villes et des villages voisins. En juillet 1995, les forces serbes, dont le commandant n'était autre que Ratko Mladic, ont lancé une vaste opération pour prendre le contrôle de cette enclave musulmane située dans l'est de la Bosnie, en territoire serbe.
Près de 8 000 hommes et adolescents ont été tués sous le regard impuissant de la communauté internationale, alors qu'un bataillon de 400 casques bleus néerlandais était positionné à seulement trois kilomètres de Srebrenica.
Munira Subasic, présidente de l'association des Mères de Srebrenica, a perdu son fils et son mari. Elle accuse: « Nous, les mères et les victimes, savons qu'un génocide a été commis sous le drapeau de l'ONU qui aurait dû protéger la population mais qui n'a rien fait » . La justice des Pays-Bas a rejeté à trois reprises l'action des victimes qui demandaient des indemnisations de la part des Nations unies.
En avril dernier, la Cour suprême de La Haye a fait valoir que l'ONU ne pouvait être poursuivie devant aucune juridiction nationale. Aujourd'hui, les victimes de Srebrenica se tournent donc vers la Cour européenne des droits de l'homme.