Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
« Frau Merkel, partez d'ici », dit une pancarte devant le Parlement. A deux pas de là, on peut lire en allemand, sur une banderole : « Dehors les impérialistes, vous n'êtes pas les bienvenus », et çà et là des caricatures représentant la chancelière allemande.
« Cette visite a un caractère symbolique, explique un manifestant. Car la politique de l'Allemagne, on la connaît bien : elle est appliquée et exprimée ces dernières années en Grèce, comme dans d'autres pays européens. Et le peuple grec sait très bien quelle est la position de la politique européenne sur les questions de son pays. »
Pour cet enseignant, pas question pour autant de baisser les bras : il faut continuer à se mobiliser. C'est dans cet esprit qu'est venu manifester Manolis Glezos, figure de la résistance grecque, venu rappeler quelques pages d'Histoire : « Si l'Allemagne doit à certains le fait de ne plus être gouvernée par un régime nazi aujourd'hui, elle le doit notamment au combat du peuple grec. Lequel, en 1940-1941, a été le premier à avoir infligé une défaite aux forces de l'Axe. »
Manolis Glezos fait partie de ceux qui rappellent en toute occasion que l'Allemagne n'a pas indemnisé la Grèce pour les dommages subis pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'elle fait partie des pays qui ont proportionnellement le plus souffert de l'occupation nazie. Mais ce dossier n'était pas au menu de la visite de la chancelière allemande qui, après sa rencontre avec son homologue grec, a salué les progrès accomplis. Peu de chance en réalité que le message passe auprès des classes moyennes, qui se demandent avant tout comment elles vont boucler leur fin de mois.