Avec notre correspondant au Vatican, Olivier Bonnel
« Je ne suis pas un voleur », tels ont été les mots de Paolo Gabriele après le réquisitoire du procureur et avant que les trois juges ne se retirent pour délibérer. Le promoteur de Justice du Vatican, Nicola Piccardi, avait requis trois ans de prison pour « vol aggravé » de centaines de documents confidentiels. Il avait aussi souligné que l’enquête menée n'avait pas apporté de « preuve d'une complicité » d'autres personnes avec Gabriele.
Après deux heures de délibération, le verdict est donc tombé. L’ex majordome n’écope que de la moitié de la peine de prison requise. C’est sa volonté d’aider l’Eglise qui semble avoir finalement été retenue et explique la clémence de la sentence, dans la mesure où il risquait jusqu’à quatre ans de prison.
Gabriele est lui resté sur sa ligne de défense, comme tout au long de son procès, il a souligné qu’il était convaincu « d'avoir agi par amour exclusif, viscéral, de l'Eglise du Christ et de son chef sur la terre ». Depuis son arrestation au mois de mai dernier, Gabriele avait toujours affirmé vouloir défendre le pape, lui qui a même dit « aimer Benoît XVI comme un fils ».
C’est donc un premier chapitre qui se clôt au Vatican avec ce procès-éclair. Mais l’affaire dite « Vatileaks » est loin d’être achevée car les zones d’ombres restent nombreuses. Paolo Gabriele pourrait quant à lui interjeter l’appel, ce qui lui éviterait la prison en Italie. Il pourrait surtout être gracié par celui qu’il a toujours eu la prétention de protéger, le pape lui-même.