Avec notre correspondant au Vatican, Antoine-Marie Izoard
Dans la petite salle du tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican, Paolo Gabriele a longuement répondu au juge et au procureur. Accusé de vol de documents confidentiels dans le secrétariat privé de Benoît XVI, il s’est déclaré « innocent » mais, en revanche, coupable d’avoir « trahi la confiance » du pape. Le pape, a-t-il dit, qui l’aimait « comme un fils ».
L’homme de confiance du pape a confié s’être laissé guider par son instinct devant une situation au Vatican qui devenait « insupportable », confiant que le chef de l’Eglise n’était pas assez informé et susceptible d’être « manipulé ».
S’il a assuré ne pas avoir eu de complice, Paolo Gabriele a reconnu avoir été influencé par son entourage. Il a dit ne pas avoir reçu d’argent pour transmettre à un journaliste italien les documents confidentiels qui ont fini dans un livre à succès et révélé au grand jour des luttes internes au sein du Vatican.
Au fil de l’audience est apparue la personnalité de cet Italien de 46 ans, qui fut pendant plus six ans au service du pape. Un homme pieux et serviable au domicile duquel les gendarmes du Vatican ont dit avoir trouvé des masses de documents, y compris des dossiers sur la franc-maçonnerie et les services secrets. Un homme ingénu qui, peut-être, croyait bien faire en révélant des secrets bien cachés.
Au cours de l’audience, la défense de Paolo Gabriele a dénoncé les conditions de détentions de l’accusé, en mai dernier au Vatican. Ce procès inédit se poursuit ce mercredi et pourrait s’achever en fin de semaine.