En présentant la semaine dernière un projet de budget très austère et un plan de 43 réformes négocié avec Bruxelles, Madrid a décidé de remplir, avant l'heure, les conditions d'un éventuel sauvetage. Car finalement, le gouvernement espagnol semble se résigner à accepter de l'aide, autrement dit à avoir recours au Fonds de secours européen (FSE).
Ce pays pourrait donc être le quatrième, après l'Irlande, la Grèce et le Portugal, à bénéficier d'un sauvetage financier de la part de l'Union européenne.
En attendant la demande officielle de l'Espagne, les manifestations contre l'austérité se poursuivent et plane toujours la menace d'une mauvaise note qui pourrait encore être accordée par l'agence Moody's.
Et c'est aussi un nouveau test de confiance qui attend le pays dès jeudi. Madrid tentera une vente d'obligations à moyen terme. Une réaction positive des marchés donnerait un peu de mou au gouvernement Rajoy pour boucler le budget et lancer les réformes. Mais les investisseurs ont déjà le regard tourné ailleurs. Le sauvetage de l'Espagne leur paraît inévitable.