Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
On y voit enfin plus clair sur le système bancaire espagnol - un sujet qui inquiète hautement Bruxelles - et sur les remèdes à appliquer pour l’assainir. La conclusion essentiel du rapport du cabinet Olivier Wyman, c'est qu'il y a deux groupes bien distincts, et de tailles comparables : celui des banques solvables, au premier rang desquelles les géants Santander et BBVA, qui n'auront pas besoin d'un seul euro, et le groupe de sept banques très déficitaires qui ont besoin de près de 60 milliards d'euros pour se recapitaliser.
La principale, qui à elle seule va engloutir la moitié de cette somme, c'est Bankia, une fusion des caisses d'épargne contaminées par le grand mal espagnol : des actifs toxiques issus de l'effondrement de l'immobilier.
L'Union européenne a déjà donné son feu vert pour une enveloppe bien supérieure, de 100 milliards d'euros. Reste donc à lancer le mécanisme. Et l’on évoque le début du mois de janvier. Les banques concernées, elles, trépignent d'impatience. Elles ont un besoin urgent de ce capital européen. Mais Madrid a d'ores et déjà prévenu : elle souhaite demander seulement 40 milliards d'euros à ses partenaires européens, le reste de la somme pouvant être trouvé par les banques elles-mêmes.