Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
La place de la Liberté était bleue de monde, ce samedi après-midi. Peut-être étaient-ils 70 000, venus écouter Bidzina Ivanichvili. L’oligarque n’a pas répondu aux attaques du président Saakachvili, qui, la veille, a rempli les 55 000 places du stade du Dynamo.
Le chef de l’Etat avait alors présenté le choix qui s’offre aux Géorgiens, lundi prochain, comme celui de l’avenir et du monde libéral occidental, avec lui, ou celui du passé, du retour dans la sphère d’influence russe, avec Bidzina Ivanichvili.
Ce samedi, dans la foule, beaucoup admettaient être là moins pour soutenir le milliardaire que pour s’opposer au président Saakachvili. « Il y a beaucoup d’injustices dans ce pays, et je ne suis là qu’à cause de cela, assure Manana Nadiradzé, une employée d’une cinquantaine d’années. Je suis contre tout ce qui se passe en ce moment dans mon pays, et si cela signifie que je suis contre Saakachvili, oui je le suis. Je ne sais pas ce qui va arriver, mais je sais que ce qui arrive maintenant n’aurait pas dû arriver. »
C’est bien sur ce thème de la justice que Bidzina Ivanichvili a construit l’essentiel de son discours ce samedi. C’est ainsi qu’il entend rassembler tous les déçus de la « révolution des roses » de 2003.