Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Comme à son habitude, le président Saakachvili s’est montré radical. Le 19 septembre, au lendemain de la publication d’une série de vidéos prouvant les pratiques de torture dans la prison n° 8 de Tbilissi, il a ordonné le déploiement immédiat de policiers dans tous les établissements pénitentiaires.
La réforme de la police ayant été un succès, depuis 2004, il a pensé que ce serait un moyen d’apaiser l’émotion populaire. Il a aussi demandé à son Premier ministre, Vano Merabichvili, de réformer de fond en comble le système pénitentiaire national. Des propos qui faisaient suite, plus tôt dans la journée, à la démission de la ministre de l'Administration pénitentiaire, Khatouna Kalmakhelidzé.
Le problème est que la posture du président Saakachvili qui découvre ces horreurs en même temps que son peuple, risque de susciter peu d’adhésion. De nombreuses organisations locales comme internationales, dénonçaient ces pratiques depuis plusieurs années. Personne ne pouvait en ignorer l’existence.
Voilà l’image, travaillée par les sociétés de conseil en communication, l’image d’une Géorgie résolument tournée vers l’Occident libéral et démocratique à nouveau sérieusement écornée dans cette ex-république soviétique.