Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Jusqu’à dimanche, le Mouvement national uni du président Saakachvili n’avait guère d’opposition sérieuse en face de lui. Désorganisée, divisée, très faible idéologiquement, ladite opposition manquait en outre de ressources financières.
D’autant que, selon plusieurs opposants, le pouvoir a parfois utilisé des ressources administratives pour dissuader des sponsors de financer leurs campagnes électorales.
Cette fois, avec l’entrée en politique de l’oligarque Bidzina Ivanichvili dont la fortune est estimée à 4,8 milliards d’euros, l’avantage financier est du côté de l’opposition. De quoi susciter une grande inquiétude côté pouvoir.
C’est sans doute pour cela qu’au lendemain de l’annonce surprise de son entrée en politique, le milliardaire s’est vu déchu de sa citoyenneté géorgienne. Certes, la loi ne plaide pas en faveur de M. Ivanichvili. Mais chacun n’a vu que la motivation politique d’un tel geste, y compris dans les capitales occidentales.
L’image d’une Géorgie aspirant à la démocratie est en jeu, ce qui est capital pour un pays qui considère le soutien diplomatique occidental comme déterminant pour sa souveraineté face à une Russie menaçante.