« Le plus tôt sera le mieux », selon le président français François Hollande. Cela prendra « le temps qu'il faudra », a rétorqué la chancelière allemande. S’agissant de la surveillance bancaire dans l’Union européenne, le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux dirigeants européens ne sont pas encore parvenus à se mettre d’accord.
Paris souhaiterait que les Européens se dotent d'un tel mécanisme dès janvier 2013, l'Allemagne est moins pressée. Comme la Commission européenne, Paris veut confier à la Banque centrale européenne (BCE) la supervision des 6 000 banques de la zone euro, alors que Berlin préfère limiter cette tâche aux plus gros établissements.
Aucune décision encore sur la fusion EADS avec BAE
Sur l'autre dossier épineux du jour, le projet de fusion des groupes d'aéronautiques et de défense européen EADS et britannique BAE pour donner naissance au numéro un mondial du secteur, les deux dirigeants ont été infiniment plus évasifs.
« Nous n'avons pas pris de décision, nous savons que nous devons donner dans un avenir proche une réponse aux entreprises. […] Mais les détails ne doivent pas être débattus en public, notamment compte tenu des emplois », a dit Mme Merkel. Selon la réglementation boursière britannique, les industriels ont jusqu'au 10 octobre pour conclure leur rapprochement ou l'abandonner.
L’Europe comme réponse à la crise
Les deux dirigeants avaient auparavant exalté chacun, dans leur propre langue, l'amitié franco-allemande devant plusieurs milliers de personnes dans la cour du château de Ludwigsburg. « Vive la jeunesse franco-allemande, vive la jeunesse européenne », a lancé en français la chancelière. Et en écho, M. Hollande s'est adressé en allemand à la jeunesse : « Votre rôle est de donner réalité au rêve européen et de lui donner un avenir ».
« Nous Européens, nous sommes unis pour notre bonheur », a martelé à deux reprises la chancelière, très applaudie, après avoir rendu un hommage appuyé au général de Gaulle qui avait, en 1962, prononcé à Ludwigsburg un discours mémorable adressé à la jeunesse allemande. Elle a également rappelé qu'à l'époque, elle avait huit ans, vivait en RDA, derrière le rideau de fer, un an après la construction du mur.
« La réponse à la crise a un seul nom : l'Europe. C'est l'Europe qui vaincra la crise », a ajouté le président français.
avec AFP.