Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
«Dehors la faim, la misère et le FMI !». Des milliers de Lisboètes ont martelés ce slogan samedi 15 septembre, pour dire leur refus de la politique d’austérité qui semble ne pas avoir de fin.
Les dernières mesures annoncées par le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, ont soulevé le peuple contre lui. Teresa, la soixantaine discrète a franchi le pas : «Moi, c’est la première fois que je viens à une manifestation. Cette fois j’ai pensé qu’il fallait que je vienne, parce que ça suffit ! Je n’avais encore jamais manifesté... Il y a énormément de monde... Des gens de tous les styles de tous les âges qui sont venus dire : ça suffit !»
Autre manifestante, Celsa, à l’inverse est déterminée à laisser libre cours à sa rage. Elle tape sur des casseroles pour marteler son mécontentement : «Je suis révoltée. Par la vente de mon pays à l’Union européenne et à tous les banquiers de la planète qui sont unis dans ce projet pour anéantir le droit souverain de plusieurs peuples. Moi je suis là pour défendre le Portugal. Je veux le bonheur de mon peuple, et son droit à vivre en bonne intelligence et dans la dignité.»
A la fin du défilé pacifique, des manifestants sont allés occuper la place devant le Parlement et ont lancé des pétards sur les policiers. A Aveiro, une ville moyenne au nord du Portugal, un jeune homme a tenté de s’immoler par le feu.