Hausse des impôts, baisse des prestations sociales ou encore assouplissement du marché du travail : le gouvernement portugais n'a pas lésiné sur les mesures d'austérité ces derniers mois. Mais en 2011, la récession s'est aggravée dans le pays avec une contraction du PIB de 1,5%
« Il y a pas mal de mesures structurelles qui sont importantes et qui sont nécessaires à mettre en place au Portugal », explique Thibault Mercier, économiste chez BNP Paribas. Le spécialiste assure que le principal problème du Portugal, avant d’être un problème de finances publiques, est un problème de croissance, et de compétitivité : « Il y a un marché du travail extrêmement rigide et qui conduit à un taux de chômage très élevé. La productivité des travailleurs est en même temps assez faible. Il y a aussi un problème de concurrence dans les marchés de biens et de services, qui conduit à des prix qui sont élevés, décourage les efforts d’innovation, et donc produit une croissance qui est très modeste ».
Autre problème : le mauvais contexte économique européen. Mais celui-ci peut aussi présenter un avantage, selon l'économiste, car Bruxelles pourrait être plus indulgent avec le Portugal : « l’environnement global dans lequel se fait cet ajustement, et en particulier dans la zone euro, ce contexte, est difficile. Les objectifs de réduction des déficits vont peut-être être un peu plus souples ».
Si la visite de la troïka s'avère satisfaisante, le Portugal devrait toucher une nouvelle tranche d'aide de près de 15 milliards d'euros.