A peine sortie de l'épreuve imposée à la Grèce, pour tenter de restaurer la crédibilité de l'Europe, les agences de notation infligent de nouvelles sanctions à plusieurs pays européens. Selon l’agence Moody’s, outre la France, le Royaume-Uni et l’Autriche pourraient aussi bientôt perdre leur notation triple A, réservée aux meilleurs emprunteurs sur les marchés financiers.
L'agence Standard and Poor's avait déjà dégradé en janvier la note de la France et de l'Autriche. En revanche, c'est la première fois que la Grande-Bretagne se voit directement attaquée. Ce n'est pas vraiment une surprise, mais l'avertissement est pris très au sérieux par le ministre des Finances. Georges Osborne a immédiatement réagi évoquant un « retour à la réalité ». Mais il considère surtout que cet avertissement justifie encore un peu plus les mesures de rigueur adoptées par le gouvernement, et la nécessité de traiter la question de la dette de la Grande-Bretagne.
Trois arguments sont invoqués pour justifier cette mise en garde à ces pays européens. Le premier est l’incertitude sur les perspectives de réforme structurelle dans la zone euro. Ce qui reflète le scepticisme des marchés quant à la capacité des gouvernements de la région à intégrer leurs régimes fiscaux. Second facteur, le doute qui plane sur la taille des fonds prévus pour soutenir les pays de la zone qui pourraient brusquement appeler à l’aide. Troisième facteur, encore plus difficile à maîtriser : les perspectives de plus en plus médiocres de croissance qui elles-mêmes compliquent la mise en œuvre de plans d’économie budgétaire.
Cette mise en garde s’accompagne d’une série de dégradations immédiates. L’Espagne chute de deux crans. L’Italie, le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et Malte perdent un cran. Par ailleurs, Moody’s renouvelle sa pleine confiance dans la manière dont cinq autres pays sont gérés. Il s’agit de l’Allemagne, des Pays-Bas, du Luxembourg, du Danemark, de la Finlande et de la Suède. Tous, selon Moody’s, méritent toujours leur triple A.