Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Bloqué en raison de l’intention du gouvernement d’imposer une demi-heure de travail supplémentaire par jour dans le privé, le processus de négociations a finalement abouti avec la décision d’y renoncer. La mesure, présentée à l’origine comme une façon de relancer la productivité, avait provoqué de nombreuses protestations, y compris chez les patrons qui l’estimaient contre-productive, avec des entreprises au carnet de commande vide.
« Retour au féodalisme »
Le gouvernement a en revanche tenu bon sur d’autres mesures de flexibilité du travail : la suppression de quatre jours fériés, la limitation des ponts (les week-ends allongés), la suppression d’une prime d’assiduité de trois jours de vacances et la création d’une banque de 150 heures de travail négociées individuellement. L’accord entérine surtout un assouplissement important des modes et primes de licenciement jugés trop rigides au Portugal et un frein à la modernisation de l’appareil productif.
Non signataire de l’accord après avoir quitté la table des négociations, la CGTP évoque « un retour au féodalisme ». La grande centrale, proche du Parti communiste, a appelé à une manifestation nationale le 11 février 2012.
Le Portugal est le troisième pays de la zone euro après la Grèce et l'Irlande à avoir demandé une aide exceptionnelle. Le pays a reçu en mai 2012 de l'Union européenne
et du FMI un prêt sur trois ans de 78 milliards d'euros en échange d'un important
programme d'austérité et de réformes sociales.