Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La première audience du procès de Kweku Adoboli se tient ce 10 septembre dans la matinée devant la cour de justice de Southwark, non loin de la City. Le trader de 32 ans d’origine ghanéenne est inculpé pour « abus de position » et « fraudes comptables » entre 2008 et jusqu’à la veille de son arrestation en pleine nuit le 15 septembre 2011 dans son bureau par la police londonienne.
Surnommé par les médias britanniques, le « trader voyou », Kweku Adoboli a passé neuf mois en prison avant d’être libéré sous caution mi-juin 2012. Il vit désormais chez un ami mais doit porter un bracelet électronique. Il se dit « désolé de ce qui s’est passé » mais plaide non coupable. L’équipe qui assure sa défense devrait tenter de prouver que ses supérieurs hiérarchiques au sein d’UBS étaient au courant.
Les semaines à venir s’annoncent donc délicates pour la banque suisse bien qu’elle ne soit pas partie prenante dans ce procès. Le nouveau directeur général d’UBS, Sergio Ermotti en est bien conscient et a d’ores et déjà reconnu que le procès qui va faire la lumière sur la culture et les pratiques du groupe serait « inconfortable ». Il a d’ailleurs pris les devants et écrit dans un mémo publié il y a quelques jours que la banque avait pris le problème à bras le corps et fait des « progrès » en matière de renforcement des contrôles.