Espagne : entrée en vigueur de la réforme de la santé qui exclut les sans-papiers

Hausse de la TVA, fin de la gratuité des soins pour les étrangers en situation irrégulière, deux mesures qui sont appliquées à partir de ce samedi 1er septembre en Espagne pour essayer d'attirer de l'argent dans les caisses de l'Etat. Près de 500 000 immigrés clandestins, mais aussi des retraités et des personnes sans emploi devraient être touchés par cette mesure draconienne. De très nombreux Espagnols se sont joints aux sans-papiers pour manifester à travers le pays.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Asphyxiée financièrement, l'Espagne ferme le robinet de la générosité sanitaire et viole le principe des soins universels et gratuits à toute personne qui en a besoin.

Désormais, tout individu en situation irrégulière sera certes accepté aux urgences mais, s'il veut être soigné ensuite, il lui faudra souscrire une sorte de mutuelle avec l'Etat d'environ 700 euros par an. Seuls sont exemptés les femmes enceintes, les moins de 18 ans et les personnes porteuses de maladies contagieuses comme le sida.

Le gouvernement entend ainsi faire des économies en s'attaquant à ce qu'il appelle « le tourisme sanitaire ». Ils seraient 500 000 Européens chaque année à en profiter sans verser un sou aux caisses de la sécurité sociale.

Les principales victimes de cette mesure sont les 150 000 immigrants sans papiers, surtout des Africains, qui n'ont pas les moyens de souscrire à une mutuelle. Partout, des voix scandalisées s'élèvent : trois régions espagnoles, comme l'Andalousie, ont décidé de désobéir au pouvoir central et de continuer à soigner gratuitement toute personne sans restriction.

 

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