Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
Si les anarchistes du monde ont choisi la Suisse pour tenir congrès, c’est une décision moins paradoxale qu’il n’y paraît à première vue. Certes, la Confédération helvétique si respectueuse du pouvoir, des institutions et de l’ordre semble à des années lumières des thèses et pratiques libertaires.
C’est pourtant à Saint-Imier, cette petite bourgade du Jura que fut lancée en 1872 la première internationale anti-autoritaire marquant la rupture d’avec Karl Marx. C’est donc une sorte de retour aux sources qu’accomplissent les quelque 4.000 participants venus des quatre coins du monde.
Vêtus pour la plupart de noir, ils ont envahi la cité horlogère pour débattre, confronter leurs idées et aussi faire la fête. Ils ont notamment salué les initiatives prises par les indignés d’Espagne, de France et d’ailleurs et l’élan de protestations et de confrontation qui sous-tend leur mouvement.
Très studieux, les anars ont évoqué leur rôle potentiel face aux divers nationalismes, à la crise économique et aux conflits du Proche-Orient.