Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Un vote, ce n’est pas un chèque en blanc », ou, « qu’ils ne nous marchent pas dessus », ou bien encore « pour un printemps total, global et indéfini », chacun ou presque a collé un slogan sur une pancarte confectionnée par ses soins. Nous sommes place de Callao, en plein centre de Madrid, une assemblée vient de s’achever et des centaines « d'indignés » convergent vers la Puerta del Sol où beaucoup ont l’intention de camper comme il y a un an de façon symbolique, même si les policiers ont reçu la consigne de s’y imposer coûte que coûte.
Ce qui surprend sur la place de Callao, c’est le calme, la détermination des manifestants. Monica, étudiante en droit, est venue avec deux amis et elle n’aurait manqué ce rendez-vous pour rien au monde : « Moi, je vois qu'en un an, la situation n'a pas beaucoup changé, alors, on ne va pas se rendre, parce que si on abandonne maintenant, ils feront vraiment de nous ce qu'ils veulent ».
Tous les âges sont présents, tous disent leur colère contre une situation de crise où seuls les citoyens paient les pots cassés. Les deux grands ennemis sont la classe politique et les milieux financiers.
Manuel, retraité, sait bien pourquoi il est venu : « Je suis là contre les marchés qui gouvernent actuellement dans toute l'Europe occidentale ». Pour eux tous, la mobilisation ne fait que commencer, elle devrait durer trois jours.