Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le déploiement de force était impressionnant. Une cinquantaine de policiers appartenant au service des parcs, en tenue anti-émeute, avec casque, bâton et bouclier en plastique transparent, certains à cheval, ont fait irruption à l’aube dans le campement installé dans le square McPherson, tout près de la Maison Blanche. Ils ont commencé à démonter des dizaines de tentes qui contrairement à l’ordre du service des parcs, étaient fermées, en en laissant une quarantaine d’autres qui étaient ouvertes.
La ville, en effet, ne veut pas interdire aux manifestants de se rassembler, mais elle leur interdit de dormir dans le square. Couvertures, sacs de couchage et literies ont été retirés par des agents portant des combinaisons jaunes et des masques de protection par peur d’attraper des maladies, en raison des conditions sanitaires : outre des monceaux d’ordures, les policiers ont trouvé des bidons d’urine et des rats.
L’opération s’est déroulée relativement pacifiquement. Sept personnes ont été arrêtées pour avoir désobéi aux ordres. Un policier a été blessé au visage par une brique. Une manifestante a décrit la scène comme « une zone de guerre destinée à réduire au silence la voix du peuple ». « On nous retire le droit à la liberté de parole » s’est plaint un autre, alors qu’un troisième a promis une réoccupation du square, « avec cette fois un nombre de participants que personne ne pourra ignorer ».