Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
L'inquiétude est encore montée d'un cran. Alors que la prime de risque de la dette souveraine atteint un niveau dangereux, les autorités espagnoles masquent tant bien que mal leur crainte d'une mise sous tutelle de la part de l'Union européenne.
Le ministre de l'Economie Luis de Guindos, qui vient de rencontrer son homologue allemand, nie avec force cette hypothèse mais tout en reconnaissant que les taux d'emprunt actuels sont « intenables ».
Tous les indicateurs espagnols sont dans le rouge. On sait que la récession et le chômage vont s'aggraver en 2012 et 2013, et le chef du gouvernement Mariano Rajoy est aux abonnés absents.
Quant aux régions, le jeu de quilles continue. Après Valence et Murcie, la riche et puissante Catalogne, asphyxiée par la dette, a demandé des crédits exceptionnels au pouvoir central à Madrid.
Ces faillites régionales en appellent d'autres, on parle de Castille-La Manche et l'Andalousie prochainement, aussi à cours de liquidités. La menace d'une chute de la maison Espagne se précise.