Madrid poursuit son effort de rigueur

Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a annoncé, ce mercredi 11 juillet 2012, une série de mesures qui devrait permettre de dégager 65 milliards d’euros supplémentaires sur deux ans.

Côté coupes budgétaires, les économies concernent en premier lieu l'administration publique et les collectivités territoriales. Cela va se traduire par la fermeture de bon nombre d’entreprises publiques et le nombre des conseillers locaux sera réduit de 30%. De nombreuses coupes sont également prévues dans les budgets des ministères et certaines primes comme celle de Noël ne seront pas versées aux fonctionnaires et aux hauts responsables publics. Au total, cette réforme de l’administration doit rapporter 3,5 milliards d’euros.

Ces économies prévoient également une diminution des indemnités chômage versées aux nouveaux inscrits, qui seront réduites à partir du sixième mois à 50% du salaire contre 60% actuellement. Enfin, les subventions aux partis politiques, aux syndicats et aux organisations patronales seront baissées de 20%.

Donner des gages à Bruxelles

Côté recettes, la mesure phare est la hausse de la TVA. Le gouvernement de Mariano Rajoy a annoncé un relèvement de trois points de la TVA qui passera de 18 à 21%. Pour sa part, la TVA réduite sur certains produits augmentera de 8 à 10%, tandis qu’elle sera maintenue à 4% sur les produits de première nécessité, comprenant les denrées alimentaires de base.

Pour Mariano Rajoy, il s’agit de regagner la confiance des marchés et donner des gages à Bruxelles. Ce nouveau plan de rigueur doit, en effet, permettre de ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3% du produit intérieur brut en 2014 et non plus l’an prochain comme prévu. Pour cette année, l’objectif a été assoupli à 6,3% du PIB.

30 milliards d’euros pour les banques

Autres éléments d’inquiétude : l’inflation qui repart à la hausse et le chômage qui continue de progresser. Près de 5 700 000 personnes sont à la recherche d’un emploi. Soit un taux de chômage de près de 24,5%, son plus haut niveau historique. Des incertitudes qui pèsent lourdement sur le marché obligataire espagnol. Les taux d'emprunt à dix ans ont, en effet, enregistré une forte hausse, pour remonter au-dessus du seuil des 6%.

Sans compter la situation bancaire qui inquiète également les investisseurs. Le gouvernement espagnol a annoncé un plan d’aide aux banques qui devrait se traduire par un versement de 30 milliards d’euros dès la fin du mois. Au total, les banques espagnoles ont besoin d’une aide de 60 milliards, selon les conclusions de l’audit mené par les deux cabinets indépendants allemand et américain. A cela s’ajoutent les demandes de renflouement formulées à l’Etat par des régions très endettées comme la Catalogne, la plus riche du pays, mais également l’Andalousie ou encore la Castine qui sont, aujourd’hui, incapables d’honorer leurs dettes.

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