Sommet européen: un pas en avant très attendu

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne qui s'est clos ce vendredi 29 juin, n’a, cette fois, pas déçu. Les dirigeants européens ont pris des mesures plus fermes pour, d’une part, venir en aide à l’Espagne et à l’Italie et, d’autre part, favoriser la relance en zone euro. Des mesures bien accueillies par les marchés financiers et dont les dirigeants eux-mêmes se sont félicités comme d’un progrès dans la solidarité européenne.

Il y avait urgence à faire quelque chose en faveur de l’Italie et de l’Espagne qui ne parviennent plus à se financer sur les marchés à des taux soutenables. Rome et Madrid l’ont rappelé à leurs partenaires en liant, à la surprise générale, leur sort à celui du plan de relance en zone euro. Alors que tout semblait bouclé, Italiens et Espagnols ont refusé de signer le paquet de mesures de 120 milliards d’euros destiné à stimuler les économies déprimées.

Le sommet de Bruxelles a donc décidé que le fonds de secours de la zone euro pourra recapitaliser directement les banques en difficultés, sans passer par les budgets des Etats. Cela a pour effet bénéfique de ne pas peser sur les finances publiques et donc, de ne pas aggraver la dette. Ainsi, l’Espagne endettée par son secteur bancaire affaibli, suscite la méfiance des investisseurs, ce qui fait grimper les taux d’intérêts qui lui sont concédés.

Embryon d’union bancaire

Le fonds de secours européen, puis le mécanisme permanent qui lui succède à partir du 1er juillet, vont donc assister directement les banques espagnoles et italiennes. Mais pas avant qu’un mécanisme de supervision financière européen soit mis en place pour décider au cas par cas quel établissement financier doit être aidé. Il s’agit là, au passage, d’un embryon d’union bancaire européenne qui devrait encore progresser au cours du temps.

Autre demande formulée par les pays les plus en difficulté de la zone euro, les fonds de secours vont pouvoir acheter directement sur les marchés des titres de leur dette souveraine afin d’assurer la stabilité des obligations.

Les premiers emprunts « européens »

Ceci acté, le plan de relance européen a pu officiellement être annoncé. Cent vingt milliards d’euros, soit environ 1% du PIB européen, vont être consacré à des projets novateurs, au soutien aux PME, à l’efficacité énergétique et à des infrastructures stratégiques au niveau européen, notamment dans les transports.

Cette somme provient d’un renforcement de 10 milliards d’euros des fonds de la Banque européenne d’investissement, ce qui, grâce à l’effet multiplicateur, permettra à la BEI de lever de l’ordre de 60 milliards d’euros de crédits. La réorientation de fonds européens non utilisés à hauteur de 55 milliards d’euros viendra s’y ajouter. Dès les prochains mois des « Project bonds » permettront de lancer les premiers emprunts communs européens pour un montant de 5 milliards d’euros. Les projets structurants ainsi financés pourront donc être lancés avant la fin de l’année.

Un programme à dix ans

Ces ballons d’oxygène en faveur de l’économie européenne devrait contribuer, à court terme, à ramener la confiance en zone euro. A plus long terme, les européens se donnent dix ans pour renforcer leur intégration économique et monétaire : définir un cadre financier commun, une supervision budgétaire européenne, des politiques économiques intégrées et un renforcement du contrôle démocratique. Les premières propositions en ce sens seront présentées en octobre prochain, mais c’est un long processus qui s’amorce.

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