Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Jean-Claude Juncker a prévenu qu’il ne resterait guère plus de six mois, au lieu des deux ans et demi de son nouveau mandat. Il désirait jeter l’éponge, mais la France, en particulier, souhaitait qu’il reste.
Pierre Moscovici, ministre français des Finances vante ainsi « un homme politique qui a beaucoup de talent » et « quelqu’un d’imaginatif ». « Il peut aussi avoir, à certains moments, des aspects un peu 'artiste'. Je pense que s’il avait vraiment voulu partir, il serait parti. S’il reste, c’est qu’il accepte de rester. On ne l’a pas obligé, on ne l’a pas forcé. Il a sincèrement envie de lâcher le manche à un moment donné, mais de le faire au bon moment et dans les bonnes conditions », analyse-t-il.
Jean-Claude Juncker restera donc pour l’heure à la tête de l’Eurogroupe, mais il réfute l’idée d’être un homme irremplaçable : « Il est déjà difficile de faire la psychologie des autres, donc il ne faut pas se lancer dans l’examen de sa propre psychologie. Je fais ce qu’on me demande. Je le fais sans explosion de joie », assure le Luxembourgeois.
« Ça fait déjà sept ans et demi... », souligne le journaliste de RFI. Réponse de l'intéressé : « vous ne savez pas à quel point vous dites ce que je pense ! ». Jean-Claude Juncker souhaitait voir le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, lui succéder. Mais cette nomination n’a pas les faveurs de la France, qui y voit un message de rigueur, alors que François Hollande insiste depuis son élection sur sa volonté d'appuyer la croissance. Il reste donc six mois pour trouver un successeur à Jean-Claude Juncker.