En quatre jours à peine, la coalition de centre-gauche au pouvoir a modifié toutes les institutions qui auraient pu l'empêcher de pousser le président de centre-droit vers la sortie : depuis mardi, l'USL a démis les présidents des deux chambres au Parlement (ils appartenaient à l'opposition), mis le médiateur du peuple à la porte, réduit les pouvoirs de la Cour constitutionnelle, qui ne peut plus émettre d'avis contraignant après le vote sur la destitution. En outre, dorénavant, le référendum qui doit confirmer ou pas le départ de Traian Basescu, et qui est prévu pour le 29 juillet, devra prendre en compte la majorité des votants et plus la majorité des inscrits.
Plusieurs ONG avaient condamné « une attaque concertée contre la démocratie et l'Etat de droit », d'autant que les accusations de l'USL comme quoi le président aurait violé la Loi fondamentale, ce qui pouvait effectivement entraîner sa destitution, avaient été rejetées quelques heures avant le vote par la Cour constitutionnelle.
Ce vendredi 6 juillet déjà, Berlin et la Commission européenne avaient fait part de leur inquiétude. Le Premier ministre Victor Ponta s'est voulu rassurant, indiquant qu'il allait se rendre à Bruxelles la semaine prochaine pour donner des garanties, et se disant prêt à une évaluation de la légalité des décisions prises ces derniers jours.
En attendant, c'est le chef de sa coalition, Crin Antonescu, qui assure l'intérim à la tête de l'Etat.