La taxe sur les transactions financières ne se fera pas à l’échelle de l’Union européenne

Cent vingt à cent trente milliards d'euros vont être mobilisés pour relancer la croissance sur le continent européen.  L’engagement a été pris vendredi 22 juin à Rome par  l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la France et doit être officialisé la semaine prochaine lors du sommet européen de Bruxelles. Autre accord trouvé entre Angela Merkel, François Hollande, Mariano Rajoy et Mario Monti : l'instauration d'une taxe sur les transactions financières. Mais le principe ne recueillera pas l'assentiment des 27 pays membres de l'Union. C'est donc en faisant jouer le principe de la coopération renforcée que les quatre veulent la faire adopter. 

Avec notre bureau de Bruxelles

L’achoppement de la négociation à vingt-sept était en réalité attendu, voire espéré par certains. Dès le départ, cette idée émise par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en août dernier s’était attiré les foudres du Royaume-Uni, qui craint de voir les investisseurs fuir la place de Londres.

Alors que les Britanniques appliquent déjà avec leur droit de timbre une taxation relativement comparable. Mais la taxe sur les transactions financières ne concernera finalement pas le Royaume-Uni, ce que certains pays espéraient, pour pouvoir aller de l’avant.

Si l’on en croit les propositions de la Commission européenne, cette taxe pourrait rapporter aux alentours d’une cinquantaine de milliards d’euros annuels. Et l’échec à vingt-sept ouvre la voie à une coopération renforcée, une initiative restreinte à plusieurs pays, désireux d’aller ensemble de l’avant sur un même sujet.

À Rome, Français, Allemands, Espagnols et Italiens se sont prononcés pour, à une semaine du sommet européen, ce qui porte à sept le nombre de pays officiellement volontaires.

Reste maintenant à voir quels efforts diplomatiques seront déployés d’ici au sommet, car pour que l’Union autorise une coopération renforcée, il faut au moins neuf pays.

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