Les ministres européens de l'Intérieur revoient les modalités de Schengen

Lors de la réunion des ministres européens de l’Intérieur, qui s'est tenue jeudi 7 juin 2012 à Luxembourg (une première pour le nouveau ministre français de l’Intérieur), les pays de l’espace Schengen ont décidé de rétablir les contrôles aux frontières intérieures de l’Union euoropéenne (UE) en cas de pression migratoire incontrôlable à une de leurs frontières extérieures.

Les pays de l’espace Schengen pouvaient déjà rétablir des contrôles à leurs frontières nationales pour des raisons de sécurité et d’ordre public, en cas d’évènements sportifs majeurs par exemple, ou à la suite d’un attentat terroriste.

Mais les accords de Schengen ne prévoyaient rien en cas d’afflux massif de migrants. C’est ce qu'il se passe actuellement sur la frontière gréco-turque, traversée chaque année par près de 60 000 clandestins. Une frontière de plus en plus poreuse, qui inquiète les autorités européennes.

« L’accord qui a été obtenu permet à la fois à l’Union européenne de se doter des moyens pour aider les pays qui peuvent faire face à des flux migratoires et qui ne pourraient pas répondre à ces problèmes là, et permet en même temps aux Etats de garder une grande partie de leur souveraineté nationale, considère le ministre français Manuel Valls. Et ça, au nom de la France, j’y tenais tout particulièrement ».

Sur le fond, le ministre français poursuit donc la politique menée par le gouvernement précédent. Sur la forme en revanche, Manuel Valls se dissocie de son prédécesseur. Il a clairement indiqué qu’il souhaitait que ce rétablissement des contrôles se décide par les Etats membres au niveau européen, et non pas de façon unilatérale, comme l’avait évoqué l’ancien ministre de l’Intérieur.

Un discours plus consensuel donc, qui vise à rassurer ses partenaires européens quelque peu agacés par le débat sur Schengen.

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