Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Comme un chapelet, les députés de l’opposition égrènent durant près de 20 minutes les numéros des quelque 500 amendements qu’ils ont déposés et qu’ils souhaitent voir examinés un à un. Leur but affiché : faire de l’obstruction parlementaire. L'objectif du parti au pouvoir était d'adopter la loi au plus vite ; les députés de Russie Juste et du parti communiste ont donc usé de tous les moyens à leur disposition pour ralentir l’examen du texte, en adoptant une tactique qu’ils ont baptisée « grève à l’italienne ».
La séance, retransmise à la télévision et suivie par des dizaines de milliers de personnes, a été qualifiée de « grand théâtre politique » par une journaliste de l’opposition. Les députés du parti au pouvoir ont eux dénoncé un « cirque », tout en déclarant qu’ils resteraient dans l’hémicycle jusqu’au bout de la nuit si besoin.
Il aura fallu plus de dix heures pour passer en revue tous les amendements, sous l'oeil d'un président de la Douma ayant parfois du mal à cacher son irritation. C'est peu avant minuit que le texte a été adopté, grâce aux seules voix des députés de Russie unie. Il passera dès ce mercredi 6 juin devant la chambre haute du Parlement, avant d’être envoyé pour ratification au Kremlin.
L’objectif est que la nouvelle loi soit prête à être mise en pratique dès mardi 12 juin, jour où l’opposition appelle à une grande manifestation dans le centre de Moscou.