Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Avec le retour de Vladimir Poutine à la tête du pays, le centre du pouvoir retourne au Kremlin. Ceux qui croyaient encore en une possibilité de réforme et de changement ont de quoi être déçus. C’est la voie conservatrice qui semble aujourd’hui privilégiée. Le président retrouve ses proches et ses anciens ministres dans sa garde rapprochée. Six anciens ministres, dont celui des Transports, de l’Education, de la Santé, deviennent conseillers auprès du président.
Parmi les personnalités considérées comme les durs du Kremlin, Vladimir Poutine confirme Sergueï Ivanov, au poste de secrétaire général de la présidence. Cet ancien du FSB, les services secrets, avait exprimé son inquiétude vis-à-vis du rôle joué par internet dans les révolutions arabes.
Autre ancien des services de sureté de l’Etat (et ami de longue date de Vladimir Poutine) : Nikolaï Patrouchev, qui reste secrétaire du Conseil de sécurité présidentiel, et qui récupère comme adjoint l'ancien ministre de l'Intérieur Rachid Nourgaliev, dont la fin du mandat a été marquée par le scandale des tortures en garde à vue. Patrouchev avait émis l’idée de réglementer l’internet après les premières manifestations massives de l’opposition l'hiver dernier.
Les dernières nominations sont largement commentées. Pour le chef du Parti communiste, Guennadi Ziouganov, elles prouvent une chose : le gouvernement de Dmitri Medvedev ne sera que « la doublure » du vrai cabinet, qui officiera depuis le Kremlin.