En octobre dernier, l'organisation annonçait l'arrêt de toute violence. Or, le chef de l'ETA était encore en garde à vue hier lundi, en France, avec son bras droit. Et l'ETA n'a toujours pas déposé les armes. Un dépôt primordial pourtant, parce qu'il sera la monnaie d'échange, la contrepartie pour obtenir la libération de prisonniers politiques.
La rencontre de Manuel Valls avec son homologue à Madrid a donc un but bien précis : donner un coup de pouce à ces négociations. Selon François Trasbot, spécialiste de l'ETA à La semaine du Pays basque, « montrer que la France s'y intéresse est très important parce que ce qui a porté un grand préjudice dans le règlement du conflit, c'est l'ignorance des uns et des autres et le manque de dialogue. Si Monsieur Valls prouve qu'il s'y intéresse, ça va faire avancer les choses. » Et pour cause, le ministre français a estimé lors d'une conférence de presse que la lutte contre le groupe armé basque devait se poursuivre « jusqu'à [sa] dissolution complète ».
Pour l'instant, le représentant du parti indépendantiste basque Batasuna, considéré comme le bras politique de l'ETA, estime que la méthode répressive de la France est vouée à l'échec.
Mais les discussions entre Manuel Valls et Jorge Fernandez Diaz porteront en grande partie sur les opérations policières contre l'ETA.