Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Les conservateurs au pouvoir avaient juré de ne rien modifier dans leur politique vis-à-vis de l’organisation terroriste ETA. Or, surprise, ils ont fait un geste important, preuve de leur bonne volonté. Un geste en deux volets bien distincts.
D’une part, des prisonniers basques pourront être déplacés vers des prisons du Pays basque et de la Navarre, à condition qu’ils se démarquent nettement d’ETA et du recours aux armes. C’est une vieille revendication des séparatistes armés.
D’autre part, le gouverneur a mis au point un programme de réinsertion dans la société, car des dizaines d’entre eux ne sont pas loin d’avoir purgé leur peine. Le gouvernement Rajoy s’est montré prudent, mais cela n’a pas empêché les réactions de colère des associations de victimes qui crient à une « trahison ».
A Madrid, on a donc fait un geste et on a ouvert aussi la porte à une mesure plus généreuse, c'est-à-dire une amnistie générale. Mais pour cela, ETA devra aller jusqu’au bout, c'est-à-dire sa totale auto-dissolution.