Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles
Le dîner a été riche. Non pas en mets, mais en paroles. C'est ce qui a d'abord surpris François Hollande, président fraîchement élu et nouvel hôte des grand-messes européennes. « Quand on se réunit à 27, les 27 parlent. Parce que quand 22 ont parlé, pourquoi cinq resteraient silencieux ? Et ils parlent avec des durées extrêmement variables. Certains peuvent donner leurs pensées en quelques minutes, d'autres, allez savoir pourquoi, prennent une partie de la nuit », a-t-il rapporté.
Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, patron de l'Eurogroupe, aurait été le plus bavard, murmure-t-on à Bruxelles. Car l'heure est grave. Les marchés sont inquiets, la menace d'une sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus taboue et les Européens sont loin de partager les mêmes vues sur les moyens de relancer la croissance.
Mais François Hollande, qui doit encore se familiariser avec les us et coutumes bruxellois, pense avoir réussi, du moins sur la forme, son premier sommet européen. « Peut-être plus tard, quand j'aurai fait plusieurs conseils européens, je suggérerai d'autres méthodes, mais pour l'instant, je ne veux pas faire la leçon. Donc je me suis adapté. J'ai été plutôt bref dans mon intervention, mais j'ai été clair », a affirmé le président français.
François Hollande doit maintenant transformer l'essai et convaincre ses partenaires. Une opération bien plus délicate.