Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Officiellement, c’est un agenda intérieur trop chargé qui empêche Vladimir Poutine de se rendre aux Etats-Unis. Il doit se concentrer sur la formation d’un nouveau gouvernement, qui doit être annoncé en début de semaine prochaine, soit plus de quinze jours après la nomination de Dmitri Medvedev au poste de Premier ministre. Mais cette explication est jugée peu convaincante par bon nombre d'observateurs.
Dans un contexte où les relations entre Moscou et Washington se sont compliquées, Vladimir Poutine a décidé de ne pas consacrer sa première visite à l’étranger aux Etats-Unis. Il ira d’abord en Biélorussie, au Kazakhstan et en Chine. L’intransigeance américaine sur la question du bouclier anti-missile en Europe irrite au plus haut point les autorités russes, tout comme les critiques récurrentes sur la situation de la démocratie en Russie.
Plusieurs analystes ont également souligné que Vladimir Poutine n’avait sans doute aucune envie d’affronter ses homologues du G8 à un moment où son image d’homme fort était remise en question par les manifestations de l’opposition à Moscou.
C’est donc à Dmitri Medvedev que revient la tâche de représenter son pays. Il aura notamment pour mission de défendre la position russe dans le dossier syrien. Moscou continue de plaider pour un signal fort envoyé aux deux parties en conflit et pas seulement au régime de Bachar el-Assad.