Ce sera finalement Dmitri Medvedev qui s’envolera outre-Atlantique, lui qui, pourtant, est chargé, en tant que Premier ministre, de former le nouveau gouvernement russe. Ce déplacement aux Etats-Unis devait pourtant être la première visite officielle à l’étranger de Vladimir Poutine depuis son retour au Kremlin.
La rencontre avec Barack Obama est, du coup, repoussée d'un mois : les deux chefs d'Etat se verront au Mexique, en marge du sommet du G20 en juin 2012. Avant cela, Vladimir Poutine pourrait effectuer une visite en Chine. La décision de bouder le G8 donne des indications sur ce que sera la politique étrangères de la Russie mais c'est aussi une façon pour Vladimir Poutine d’éviter d’être confronté aux éventuelles questions désagréables de ses collègues sur les événements qui ont entouré son investiture.
C’est en tout cas le sentiment de l’un des chefs de l’opposition, l'ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov : « C'est le signe qu'il n'est pas prêt à entendre les critiques de la communauté internationale. Il lui est très désagréable de ne pouvoir répondre à ces questions telles que : "pourquoi les rues étaient désertes pour ton investiture, pourquoi tous les chefs de l'opposition, au moment de ton investiture, étaient dans des fourgons cellulaires ou derrière les barreaux, pourquoi fais-tu disperser des citoyens pacifiques ?" »
Depuis dimanche, des centaines d'opposants ont été interpellés pour avoir tenté de se rassembler. Deux chefs du mouvement de contestation purgent une peine de 15 jours de prison.