Avec notre bureau de Bruxelles
C’est un revers sévère, selon Berlin. La chancelière allemande et le président français ont rappelé leur souhait de voir la Grèce rester dans la zone euro, tout comme l’avait fait le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Junker, lundi soir. C’était avant l’échec de la formation gouvernementale.
Ce nouvel épisode pourrait bien apporter de l’eau au moulin de ceux qui évoquent désormais publiquement ce scénario, le ministre allemand des Finances, le président de la Commission européenne et la directrice générale du Fonds monétaire international – le FMI – Christine Lagarde.
Et l'on sent un certain agacement à Bruxelles. Les responsables européens espéraient avancer rapidement dans la mise en place des réformes en Grèce. Ils devront maintenant attendre au moins un mois et demi avant la formation d’un nouveau gouvernement.
Le sujet qui cristallise les tensions politiques en Grèce est le plan d’austérité qui accompagne l’aide accordée par le FMI et les Européens. Mais rien ne dit que les élections législatives à venir permettront de trouver une issue à cette crise politique. L’Union européenne pourrait donc revoir ce mémorandum. Cette possibilité a été évoquée entre les lignes par Jean-Claude Junker, qui n’exclut pas ce qu’il a appelé « une prolongation des délais », une sorte de délai supplémentaire accordé aux Grecs pour qu’ils respectent le fameux programme d’ajustement budgétaire.
Mais dans l’ensemble, les Européens ne sont pas favorables à une renégociation du nouveau plan d’aide, un plan qu’ils ont mis plus d’un an à définir. On ne cache pas à Bruxelles que renégocier serait en fait une pédagogie désastreuse. Cela reviendrait à dire qu’il suffit de voter pour les partis extrêmes pour obtenir des concessions de la part de l’Union européenne.