Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
L’audition de Rebekah Brooks face à la commission d'enquête s’est avérée très instructive sur l’étroitesse des liens entre le groupe de presse Murdoch et le monde politique britannique.
La jeune femme de 43 ans a reconnu avoir fréquenté fréquemment jusqu’en 2011, David Cameron qui est un ami de longue date de son mari, Charlie Brooks. Elle a ainsi confirmé qu’à l’époque, elle et le Premier ministre conservateur s’échangeaient chaque semaine des textos que David Cameron signait soit DC, ses initiales, soit parfois « LOL», qu’il pensait être la formule plus affectueuse « lots of love » jusqu’à ce que Rebekah Brooks lui explique que cela signifiait en fait « laugh out loud » mort de rire.
Lorsqu’elle a été forcée à la démission l’an dernier après le scandale des écoutes téléphoniques, Rebekah Brooks a aussi confirmé qu’elle avait reçu des messages de soutien, à la fois du Premier ministre, de son ministre des Finances George Osborne, du ministère de l’Intérieur et des Affaires étrangères et mais aussi de l’ancien chef de gouvernement Tony Blair.
La protégée de Rupert Murdoch a aussi reconnu avoir fait campagne auprès d’influents services gouvernementaux pour obtenir l’approbation d’une reprise du groupe de télévision satellitaire, BSkyB. Une candeur loin d’arranger David Cameron qui tente depuis des mois de prendre ses distances avec l’empire Murdoch.