Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Le leader socialiste grec Evangélos Vénizélos se rend ce samedi 12 mai chez le président de la République pour rendre officiellement son mandat de négociation. Ce mandat pour la formation d'une coalition durait au maximum trois jours, tout comme pour les deux autres leaders politiques qui l'ont précédé cette semaine. Après ce troisième échec, donc, c'est au président de reprendre la main.
Carolos Papoulias va réunir dans les prochains jours tous les chefs de parti pour tenter de trouver un ultime accord. Mais ses chances sont minces, tant les divisions, politiques et idéologiques, sont profondes entre les différentes forces en présence. Si aucun accord n'est trouvé, donc, il convoquera de nouvelles élections anticipées. Les médias grecs avancent déjà la date du 17 juin 2012 pour ce nouveau scrutin.
Des Grecs toujours opposés à l'austérité
Les Grecs semblent vouloir maintenir le message qu'ils ont voulu faire passer dans les urnes dimanche 6 mai au soir. Une écrasante majorité d'entre eux, sans être pour la sortie de la Grèce de la zone euro, sont fermement opposés à la cure d'austérité et aux nouvelles mesures qui étaient annoncées pour le mois de juin, et ils ne comprennent pas la pression européenne qui s'exerce sur le pays pour former un gouvernement avec les deux partis sortants, Pasok et Nouvelle démocratie, qui ont été lourdement sanctionnés dans les urnes.
La gauche radicale anti-austérité du Syriza elle, continue de grimper après son score historique de dimanche : un sondage paru avant-hier lui donnait 27% des voix, ce qui en ferait le premier parti au Parlement en cas de nouvelles élections. On comprend dans ces conditions que le Syriza n'a aucun intérêt à s'allier avec les autres formations.