Avec notre envoyée spéciale à Athènes, Heike Schmidt
Jamais deux sans trois. Le Pasok d’Evangélos Vénizélos, arrivée en troisième position avec seulement 41 sièges au Parlement dimanche 6 mai, semble tenir les clés pour sortir la Grèce de l’impasse politique. En fait, le chef de file des socialistes, négociateur très rôdé, a su convaincre son petit rival, le parti Dimar, à rejoindre un éventuel gouvernement proeuropéen. La gauche démocratique de Dimar disposant de 19 sièges, ensemble, Pasok, Nouvelle Démocratie et Dimar auraient donc la majorité absolue au Vouli, le Parlement grec.
Après quatre jours de blocage, « nous avons fait un premier pas », s'est félicité en tout cas le dirigeant socialiste, même si on dit ici que Dimar reste divisé sur la question. C’est grâce à un coup de poker que Vénizélos aurait gagné le soutien du chef du parti, Fotis Kouvelis. Les deux hommes se seraient mis d’accord pour demander la révision partielle du mémorandum, la fameuse feuille de route de rigueur dictée par les créanciers. Déjà en campagne, M. Vénizélos avait plaidé pour un allongement du délai prévu pour boucler l’ajustement budgétaire.
Désormais il justifie ce changement de cap avec le « non » massif des électeurs à l'austérité. En espérant bien sûr que les bailleurs de fonds ont eux aussi intérêt à voir la Grèce sortir de l’incertitude politique actuelle.