Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Antonis Samaras l'a dit au cours d'une déclaration solennelle en début de soirée ce lundi 7 mai : « Je remets mon mandat au président de la République ».
Le leader de Nouvelle Démocratie a donc échoué à réunir une coalition et ce mardi, c'est, suivant la procédure, le leader du deuxième parti arrivé à l'Assemblée, Alexis Tsipras, le leader de la gauche radicale de Syriza, qui va à son tour prospecter pour former un gouvernement.
Mais en réalité, il a peu de chances d'y parvenir, car les forces de gauche anti-austérité ne peuvent rassembler que 97 députés, et parmi elles, le Parti communiste a déjà prévenu qu'il refuserait toute alliance. Si le dirigeant de Syriza, échoue, ce sera alors au tour du troisième parti entré à l'Assemblée, les socialistes du Pasok, de mener les négociations.
Et enfin, si cela ne donne rien, le président de la République aura une ultime possibilité pendant quelques jours de réunir les partis afin de trouver un accord. Les commentateurs parlent déjà de nouvelles élections anticipées, et évoquent même la date du 17 juin.
Toutefois, il n'est pas exclu que le président de la République réussisse, de par sa position un peu au-dessus des partis, à mettre d'accord les dirigeants politiques.
Cela ne donnera certes pas un gouvernement très fort, mais il pourrait tenir encore quelques mois. En fait, cela s'est déjà produit en Grèce, en 1989 : un gouvernement dit œcuménique avait dirigé le pays pendant cinq mois.