Russie: face à face tendu entre l'opposition et les forces de l'ordre à Moscou

Ce dimanche 6 mai 2012, à la veille du retour officiel de Vladimir Pouitine à la présidence de la Russie, une manifestation de l'opposition s'est tenue à Moscou. Il  y a eu plus de 400 arrestations, dont celles de plusieurs chefs de l'opposition, et des violences.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Face à face tendu entre la police et des milliers de jeunes manifestants décidés à ne pas quitter la place sur laquelle ils sont réunis à l’entrée du pont qui mène au Kremlin. Des bouteilles en plastique et des morceaux de bitume volent vers les forces de l’ordre qui répliquent à coups de matraques. Svetlana, 60 ans, observe la scène, perchée sur un parapet : «J'ai le sentiment que notre Etat devient un Etat fasciste. Ils empoignent les gens, les emmènent... ça fait peur» lâche t-elle.

Les manifestants forment des chaînes humaines alors que la police, déployée en masse, tente de les disperser et procède à des interpellations musclées. Ilia Iachine, l’un des chefs du mouvement Solidarité déclare à RFI : «On va rester ici tant que nos revendications ne seront pas satisfaites, à savoir : l'annulation de l'investiture et de nouvelles élections. Voilà, nous allons rester là, tant que cela ne se produira pas

Mais rapidement, la police anti-émeute charge et fait place nette. Le mot d'ordre lancé par certains responsables de l'opposition est loin d'être partagé par tous. C'est le cas de Serguei Mitrokhine du parti libéral Iabloko : «Rester sur les places, c'est une imbécilité. Je considère que c'est le chemin vers la marginalisation des protestations de masse et vers la diminution du nombre de participants, malheureusement » déclare t-il.

Même si la mobilisation a semblé plus importante que prévue, elle marque cependant le pas, après les rassemblements monstres de cet hiver qui ont réuni jusqu'à 100 000 personnes.

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