Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Lors de la campagne présidentielle, Vladimir Poutine s’était bien gardé de mettre en avant ses liens avec Russie unie, le parti créé il y a onze ans quasiment sur mesure pour lui. De plus en plus critiquée, la formation, dont le Premier ministre était à la tête depuis quatre ans sans en être membre, a perdu sa majorité constitutionnelle lors des législatives de décembre.
L’échec des législatives
La campagne de dénigrement du blogueur Alexei Navalny qui a surnommé Russie unie « le parti des escrocs et des voleurs » a largement contribué à détériorer l’image du mouvement. Et les accusations de fraudes massives aux dernières législatives n’ont rien fait pour redorer son blason. Vladimir Poutine a expliqué sa décision en ces termes : « comme le veut notre pratique politique, le président doit se tenir au-dessus des partis ».
Une fois revenu au Kremlin, il cèdera donc sa place, qu’il souhaite voir occupée par Dmitri Medvedev. Ce dernier, très probable futur Premier ministre, devrait sans problème être adoubé par le congrès du parti le mois prochain. Reste à savoir quelle sera sa marge de manœuvre. Un député communiste pense avoir la réponse : « peu importe qui dirige Russie unie, tout le monde comprend que les décisions se prendront au Kremlin. Une fois de plus, estime-t-il, Poutine et Medvedev nous jouent le jeu de la politique et de la démocratie ».