Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ce rapport tant attendu est absolument accablant : il estime que le groupe Murdoch a trompé, à plusieurs reprises, les députés sur la vraie nature et l'étendue des écoutes téléphoniques. En ligne de mire, James Murdoch, le fils du magnat de la presse, dont l’ignorance sur le scandale soulève, selon le rapport, « des questions sur sa compétence ».
Mais surtout, la commission juge que Rupert Murdoch a fait preuve « d’aveuglement délibéré » sur ce qui se passait dans ses publications. De plus, la conclusion, martelée par l’un des parlementaires auteurs du rapport, le travailliste Tom Watson est sans appel :
« Aux yeux de la majorité des membres de la commission, Rupert Murdoch n’est pas apte à diriger une grande compagnie internationale comme BSkyB ».
Cette opinion a néanmoins beaucoup divisé la commission. Un point que la députée conservatrice Louise Mensch a d’ailleurs tenu à rappeler avec vigueur : « Aucun membre conservateur n’a pu soutenir ce rapport et nous avons tous voté contre ; ce qui signifie qu’il sera considéré à juste titre comme un rapport partisan ; nous lui avons fait perdre ainsi beaucoup de sa crédibilité, ce qui est vraiment dommage ».
Il appartient désormais au Parlement dans son ensemble de décider quelles sanctions doivent être imposées, même si pour beaucoup, cette mise en cause risque d’avoir de graves conséquences pour l’avenir de la dynastie Murdoch à la tête de l’empire News Corporation.