Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Rupert Murdoch s’est montré sous un jour très différent jeudi devant la commission Leveson. Alors qu’il était apparu patient et posé la veille, minimisant avec une certaine morgue son influence et ses liens avec le milieu politique britannique, le patron de presse de 81 ans est resté sur la défensive, s’agaçant des questions de plus en plus précises du procureur sur la pratique à grande échelle du piratage téléphonique au News of the World.
Culture du secret
Rupert Murdoch s’est d’ailleurs posé en victime d’une « culture du secret » qui avait cours, selon lui, au sein de ce tabloïd. Il a accusé des employés de lui avoir dissimulé ces écoutes ainsi qu’à son fils James et aux dirigeants du périodique. Il a fait ainsi une allusion à peine voilée à l'ancien avocat du News of the World, Tom Crone, qui a accusé James Murdoch de mentir.
Surtout, le magnat australien a pris résolument ses distances avec un tabloïd pour lequel il a pourtant longtemps témoigné beaucoup d’attachement et qui était le fleuron de son empire de presse en Grande Bretagne. Multipliant les mea culpa, il a ainsi a admis ne pas avoir prêté assez attention à ce qui se passait au sein de son journal, regrettant même de ne pas avoir fermé plus tôt News Of the World. Et Rupert Murdoch de conclure par une phrase choc, offrant à ses concurrents un bon titre de Une : « Cela restera une tâche à ma réputation jusqu’à la fin de mes jours ».