Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ce sont finalement, encore une fois, les rapports ambigus entre le groupe Murdoch et le gouvernement de David Cameron qui se sont retrouvés au cœur de l’audition de James Murdoch qui comparaissait mardi 24 avril devant la commission indépendante chargée d’enquêter sur les pratiques des médias après le scandale des écoutes téléphoniques au sein du tabloïd News of the World.
BSkyB, c’est le bouquet
La commission Leveson a interrogé James Murdoch sur des e-mails datant de l’époque où News Corp., la société de son père Rupert Murdoch, tentait de racheter à part entière le bouquet satellitaire BSkyB. Ces e-mails révèlent que le ministre de la Culture conservateur Jeremy Hunt se montrait très favorable en privé à ce rachat. Un soutien qui s’était bien sûr très vite évaporé après la révélation du scandale des écoutes téléphoniques pratiquées par News of the World, le tabloïd phare du groupe, l’été dernier.
Autre révélation embarrassante : un dîner en décembre 2010 au cours duquel James Murdoch et le Premier ministre David Cameron avaient discuté de ce même projet de rachat de BSkyB. Depuis ces révélations, l’opposition travailliste réclame la démission de Jeremy Hunt. Pour l’instant, David Cameron soutient son ministre mais ces nouvelles preuves de l’influence des Murdoch deviennent décidément gênantes voire dangereuses pour le chef du gouvernement. D’autant qu’il pourrait y avoir d’autres surprises avec l’audition mercredi et jeudi de Rupert Murdoch lui-même, convoqué comme son fils pour s’expliquer sur ses liens avec la classe politique britannique…