Avec notre correspondant à Kiev, Laurent Geslin
Douze ans de prison. Voilà la peine qu'encourt Ioulia Timochenko si elle est reconnue coupable de fraude fiscale lorsqu'elle était à la tête d'une société de distribution de gaz dans les années 1990.
Ce nouveau procès s'est ouvert à Karkov, dans l'est de l'Ukraine, alors que plusieurs milliers d'opposants et de partisans de l'ancien Premier ministre s'était rassemblés devant le tribunal.
Ioulia Timochenko n'a pas pu assister à l'audience préliminaire, cloué au lit par de violentes douleurs au dos, comme l'ont confirmé les médecins allemands qui ont ausculté l'accusée il y a quelques jours. Sergei Vlasenko, l'avocat de la principale opposante ukrainienne, a dénoncé le « caractère politique » de ce procès, et déclaré que Ioulia Timochenko pourrait être obligée de se rendre au tribunal dans un « brancard ».
De son côté, François Zimmeray, l'ambassadeur français en charge des droits de l'homme, a souligné que la conduite et l'issue de ce procès auraient « un impact majeur sur les relations entre l'Ukraine et l'Union européenne ».
Depuis des semaines, Bruxelles le répète, l'accord d'association signé le 30 mars dernier avec Kiev ne sera ratifié que lorsque l'Ukraine respectera l’Etat de droit.