Avec notre correspondant à Kiev, Laurent Geslin
La voix est claire, le visage impassible. Evgenia Timochenko, la fille de la principale opposante ukrainienne lance un cri d'alarme pour tenter de sauver sa mère : « Sa vie est danger, cela devient de pire en pire, sa santé se dégrade ».
Sous les verrous depuis six mois, Ioulia Timochenko a été transférée dans une prison de la région de Kharkov, dans l'est de l'Ukraine. Sa fille est autorisée à lui rendre visite deux fois par semaine.
« Elle ne peut pas marcher, elle ne peut pas se lever. Quand je l'ai vu la dernière fois, j'ai dû la soulever pour l'aider à rester debout. Le 7 janvier, ma mère a perdu connaissance car sa pression artérielle a chuté. Ils ne l'ont pas aidée pendant une demi-heure, et quand ils l'ont amenée à l'hôpital, ils ont affirmé qu'elle allait bien », affirme la fille de l'ex-Premier ministre.
Selon l'entourage de l'opposante, cet accident est intervenu après que Ioulia Timochenko a ingéré un médicament prescrit par les médecins de la prison. Dans les rangs de l'opposition, on craint pour la vie l'ancien Premier ministre, et l'on dénonce la répression politique menée par le président Ianoukovitch, à quelques mois des élections parlementaires d'octobre 2012. « Si l'opposition ne participe pas aux élections législatives, nous pouvons juste dire au revoir à notre démocratie », s'inquiète Evgenia Timochenko.