Officiellement, Ioulia Timochenko a été condamnée pour « abus de pouvoir » commis lors de la conclusion des accords gaziers entre l’Ukraine et la Russie.
Après une virulente réaction des Occidentaux, on s’attendait à ce que le Parlement vote une loi dépénalisant les faits reprochés à l'ancien Premier ministre, afin de lui permettre de recouvrer la liberté en appel, à la faveur de la nouvelle loi.
Cependant, celle-ci n’a finalement jamais été votée. Pire, une nouvelle inculpation a été formulée contre Ioulia Timochenko, cette fois pour un supposé détournement de fonds publics.
Résultat : l’Union européenne a annulé une visite du président Viktor Ianoukovitch à Bruxelles. L’enjeu politique est l’accord d’association entre les Vingt-Sept et l’Ukraine. Manifestement, Viktor Ianoukovitch ne veut pas le signer, mais en même temps il ne veut pas être accusé de l’avoir saboté.
En multipliant les procès contre Ioulia Timochenko, il tente donc de provoquer les Européens à bloquer eux-mêmes sa mise en œuvre. Ce qui permettrait au président, souvent qualifié de pro-russe, de mieux arrimer le pays à la Russie.